Les semaines qui suivent sont radieuses. L’amour, l’insouciance et l’imprévu mènent la danse.
Un autre jour nous utilisons les vieux trams C.F.R.A. (Chemins de fer sur Route d’Alger) vaguement rouges et gris, mais surtout rouillés : |
Le calme semble revenu, en tout cas à Alger. Nous nous efforçons de ne plus penser aux graves événements qui ont marqué les premiers jours de notre arrivée. Chaque jour est un jour de bonheur et de découverte.
Nous parcourons les quartiers d’Alger de long en large.
Bab el Oued et la place des 3 horloges. Nous flânons au marché Triolet, parfois on s’aventure dans la Casbah, si on s’y perd, il suffit de redescendre par les étroites ruelles en direction de la mer.
Un autre jour nous utilisons les vieux trams C.F.R.A. (Chemins de fer sur Route d’Alger) vaguement rouges et gris, mais surtout rouillés : une motrice et deux wagons ouverts appelés jardinières, qui comportent uniquement un toit pour abriter du soleil, mais par temps de pluie, c’est la douche assurée, à tel point que les voyageurs préfèrent descendre se mettre à l’abri sous les arcades.
De la station centrale place du Gouvernement nous prenons ce tram brinquebalant pour Ben Aknoum ou Châteauneuf. Quelquefois nous poussons jusqu’à Maison Carrée où se trouvait une salle de danse fréquentée principalement par des légionnaires en permissions. Lorsque l’heure est trop tardive, nous nous entassons dans un taxi, partagé avec des amis de rencontre pour rentrer à Alger.
Le plus souvent par économie, nous mangeons dans des gargotes arabes, la cuisine est préparée sous l’œil du client, sur le comptoir en faïence on peut contempler de grands plats en émail remplis de sardines frites, de poivrons dorés, du couscous avec légumes et pois chiches et des morceaux de viande de mouton.
Mais notre coin préféré à une vingtaine de km du centre-ville c’est Sidi Ferruch avec son petit port de pêche et ses bois de pins ourlés d’une plage de sable fin. C’est le mois de novembre et il n’y a pratiquement personne, pourtant les jours de beau temps, la température est agréable et nous pouvons même nous baigner.
«Sur cette photo près de l’entrée du jardin d’Essai, Marie et moi. C’est la seule photo qu’il me reste, les autres ont disparu dans la tourmente». |
J’aime aussi le Jardin d’Essai avec sa flore tropicale dans le quartier de Belcourt. Ce jardin botanique de 60 hectares est le siège de l’institut de recherche agronomique, il jouit d’un microclimat qui permet le développement de plus de 3000 essences différentes. Avec Marie nous arpentons ces allées et chemins de traverse durant des heures, un jour que nous nous embrassons trop fougueusement, un garde surgit, de je ne sais d’où… me tape sur l’épaule et me gratifie d’un — décollez-vous, sinon je verbalise — inattendu. Eh… oui ce genre de démonstration n’est pas admise ici, moi qui me croyais en France !
Plus d’un mois a passé, la lune de miel prend fin devant des réalités plus terre-à-terre, l’argent a fondu comme neige au soleil, il faut songer à chercher du travail, j’avais presque oublié que c’était le but de ce voyage.
Nous nous y mettons avec enthousiasme d’une manière systématique.
– Oui, je sais… et vous aussi ! j’ai un compte à numéro dans une banque privée à Genève, mais j’ai décidé de ne pas y toucher, je dois faire mes preuves sans l’aide de cet argent mal acquis –
Le matin est consacré à la lecture des petites annonces dans "L’Écho d’Alger". Après avoir relevé les plus intéressantes, je me rends à la poste pour téléphoner, mais je me rends rapidement compte que ce n’est pas là que je trouverai du travail dans ma spécialité.
L’après-midi j’explore systématiquement chaque allée de la rue D’Isly. Sur les porches d’entrée des dizaines de plaques de cuivre au nom des sociétés qui ont leurs sièges sociaux ici.
Parcourir les étages les uns après les autres, sonner et entrer, souvent il n’y a personne ou qu’une simple secrétaire, pas vraiment au courant.
Cela ne s’avère pas aussi simple, après deux semaines de recherches toujours rien, pas la moindre piste.
La situation devient critique, nous avons épuisé notre petit capital, l’hôtel n’a pas été payé depuis une semaine. Pour manger, nous pratiquons la filouterie d’auberge plus par jeu que par nécessité, en prenant soin de changer d’établissement et de quartier. En couple avec notre air de touristes européens, c’est facile, trop. Nous avons quand même frisé le code plusieurs fois, une fois pour être revenu dans le même restaurant, mais dans une autre salle, un des serveurs croyait nous avoir reconnus en prenant notre commande, nous avons protesté avec véhémence et quitté vexés cet établissement si inhospitalier !
Une autre fois… bon je vous explique la technique – le repas terminé, demander l’addition qui est apportée pliée sur une petite soucoupe, glisser un morceau de papier ressemblant à un billet de banque et attendre le moment opportun pour s’esquiver l’air décontracté –, mais cette fois arrivés sur la terrasse
– Monsieur… monsieur, vous avez oublié de payer la note !!!
Là… il n’y a qu’une seule tactique, prendre ces jambes à son coup et disparaître dans le dédale des ruelles. Pour cette fois nous l’avons semé, mais ça commence à devenir chaud.
Il y a une autre méthode, c’est de subtiliser des fruits et quelques nourritures à portée de mains, dans les épiceries mozabites appelées Moutchous. Bien qu’ils soient méfiants, à deux c’est plus facile, pendant que l’un achète une babiole à 100 AF. l’autre subtilise boîtes de thon ou autre nourriture, sur les rayons.
Comment décrire ces épiceries mozabites bien ordonnées tout en paraissant fouillis ? Au milieu, un comptoir dont la partie haute vitrée contient beurre et fromages, en contrebas de cette vitrine ouverte, mais abritée des mouches par une plaque de verre, quelques boîtes de gâteaux secs vendus au détail, un peu plus bas, au sol s’alignent les sacs de couscous, de semoule, de riz, de légumes secs. Au fond du magasin, sortant de la cloison qui le sépare de l’arrière-boutique deux ou trois robinets sous lesquels le mozabite place les mesures de 1/2 ou 1/4 de litre servant à verser dans la bouteille du client l’huile d’olives ou d’arachides. Sucre en poudre et sucre en morceaux sont vendus au détail, mais il y a aussi des boîtes et des pains de sucre sur des étagères ; il en est de même pour le sel, le café en grains, vert ou torréfié. À la demande, le café torréfié peut être moulu sur place dans un gros moulin actionné à la main.
Sur d’autres rayons, on trouve des gros cubes de savon de Marseille, des bouteilles d’eau de javel, des boîtes de lait condensé, de confitures, de légumes divers, de poissons (sardines et thon). À terre des petits barils de harengs secs et d’anchois au sel voisinent avec de la morue sèche et salée sur une planche.
Ces commerces sont un kaléidoscope de couleurs et d’odeurs.
Le mozabite est vêtu d’une blouse grise type cache-poussière et porte sur la tête une calotte blanche. Pour emballer la marchandise vendue au détail, il utilise du papier kraft gris ; il vous reçoit avec le sourire et courbette, mais dès l’entrée le client est prévenu : au-dessus de la caisse un écriteau :
« AU COMPTANT TOUJOURS CONTENT, A CRÉDIT PAS UN RADIS »
Bien que nous soyons devenus des spécialistes, trouver de la nourriture devient risqué et nous prend trop de temps, à l’hôtel, la Marta nous regarde d’un œil soupçonneux chaque fois que nous sortons et prends un air soulagé lorsque nous rentrons.
Reste une dernière solution vendre mes quelques biens de valeurs :
Un chronographe suisse Breitling en or, offert par mes parents pour mon diplôme de fin d’études.
Un appareille photo de la célèbre marque Rolleiflex.
Je commence par l’appareil de photo, je me rends directement dans un grand magasin représentant la marque, après discussion et présentation de mon passeport, j’accepte finalement les 100.000 AF proposés par le marchand.
Avec ce modeste pécule, nous tiendrons quelques semaines.
Le temps a vite passé, nous sommes fin décembre, le ciel est gris, avec une température clémente de 20 C °. Le jour de Noël, nous nous offrons une petite folie, un énorme gâteau forêt-noire que nous mangeons dans la chambre, mais les yeux plus gros que le ventre nous gratifiera d’une indigestion carabinée.
Le soir du réveillon, nous remettons ça, mais cette fois dans bon restaurant français — canard à l’orange, gratin dauphinois, omelette norvégienne et une bouteille de champagne. L’ambiance joyeuse est sympa — cotillons, danse, embrassade collective de minuit. Un moment je me suis presque cru revenu dans mon pays en Suisse.
Nous débutons l’année 1955 les poches à nouveau vides, plus un kopeck et pas de travail en vue. Avec regret, et une pensée pour mes parents, il va falloir me séparer de mon dernier bien de valeur, ma belle montre suisse en or.
Aucune difficulté, dans la première horlogerie-bijouterie rencontrée, le patron est vivement intéressé, il l’essaie à son poignet.
– Pas mal…
– Combien en voulez-vous ?
– Combien vous m’en donnez, elle est encore sous garantie.
Dans une transaction, jamais annoncer le prix en premier, mon père qui est antiquaire m’a appris la leçon. De la patience, tourner autour du pot, si tu vends, tu vantes, si t’achètes tu déprécies.
– Un chrono suisse de cette qualité en or, vous ne devez pas en voir souvent.
– Dans mon pays, neuve elle vaut 2000 $. et le bracelet vous avez vu la qualité, ça en jette.
Il fait la moue.
– Non… vous n’en voulez pas ? Dommage vous ratez une bonne affaire.
Je tends la main pour la reprendre.
– Je vous en donne – il me montre sa main les cinq doigts en l’air…
– Quoi ? 500… 5000… 500.000 AF ah bon ! c’est OK, d’accord.
Je l’aurai lâchée même pour 200 milles.
Il sort un carnet de chèques.
– Non pas de chèque, du liquide s.v.p., je cherche du travail depuis 2 mois et je suis fauché.
Je lui montre mon passeport.
Il ouvre un tiroir en sort une liasse de billets 10.000 et se met à les compter avec dextérité, puis il me les tend, tenez, recomptez.
J’en ai marre, je suis pressé d’en finir.
– Ça ira, je vous fais confiance. Une poignée de main scelle l’affaire.
Au moment d’ouvrir la porte, il me rappelle
– Vous cherchez vraiment du travail ?
– Oui, bien sûr, pourquoi vous avez quelque chose pour moi ?
– Non pas directement, mais je connais beaucoup de monde.
– Dans quelle branche ?
– Agriculture, plantations, viticultures, je suis agronome.
– Repassez demain après-midi, je vais voir ce que je peux faire.
Alors là, sympa le mec.
– Merci… merci infiniment.
Tiens, serait-ce que la chance a tourné, ne nous emballons pas, mais je sens comme un frémissement dans l’air. Du fric dans ma poche, du boulot en vue, allons vite annoncer ces bonnes nouvelles à Marie qui doit se morfondre en attendant le résultat de mes démarches.
Je rentre à l’hôtel, ouvre la porte de la chambre en douceur pour lui faire la surprise, Marie est là, étendue sur le lit, juste avec sa petite culotte, je lance les billets de banque sur le lit qui se répande sur son corps, avant qu’elle n’ait pu dire un mot, je me déshabille et m’allonge sur elle. Dans le froissement agréable des billets, nous faisons l’amour avec violence pour nous libérer de la tension des derniers jours. Apaisé, je confie à Marie le résultat de ma rencontre avec le bijoutier, M. Alfred Duval.
– Pour la montre : 500 mille balles, et cerise sur le gâteau, j’ai rendez-vous avec lui demain après-midi, pour du boulot.
Là-dessus, nous ramassons et défroissons les billets de 10.000. Je les répartis en petite liasse pour les introduire dans les poches de ma ceinture spéciale. Nous parlons encore longtemps de nos projets et de nos espoirs de travail, pour finir par nous endormir passé minuit.
Le lendemain, j’attends avec impatience de me rendre chez M. Duval. À 14 heures je suis devant la porte de la bijouterie, elle est fermée. Je m’installe, avec Marie qui m’accompagne, à la terrasse du café attenant, le "Milch Bar" (qui va bientôt devenir tristement célèbre) et fébriles nous attendons l’arrivée du bijoutier.
Celui-ci arrive tranquillement vers 15 h il m’aperçoit, me fait signe et vient s’asseoir à notre table,
– Bonjour M. Duval, je vous présente Marie Picot mon amie… M. Duval, le bijoutier dont je t’ai parlé.
– Bonjour Mademoiselle — Bonjour Monsieur, comment déjà ? Ah oui… Le Wenk
– J’ai de bonnes nouvelles pour vous, une de mes connaissances qui a ses bureaux juste là au-dessus, au 1er étage à côté de mon magasin cherche un employé. Il est directeur d’une société qui possède un domaine viticole de 3.000 hectares à 150 km au sud d’Alger. En ce moment il est absent, mais il sera là, à son bureau samedi 15 janvier dès 9 heures.
Je le remercie, et commande une tournée d’anisette, faut pas perdre les bonnes habitudes. Nous discutons de choses et d’autres, des récents événements, du FLN, des attentats, etc. Monsieur Duval est optimiste, la France va remettre de l’ordre dans tout ça, elle ne lâchera jamais l’Algérie. Au fil des discussions, je lui demande si par hasard il n’aurait pas un travail pour mon amie.
– Moi, à la bijouterie… non, mais j’ai mon beau-frère qui chercher quelqu’un pour garder ses deux enfants de 3 et 4 ans. Si ça vous intéresse, je lui donne un coup de fil.
Aussi-tôt dit aussi-tôt fait — ah c’est un rapide le Duval.
– Voilà… c’est d’accord, j’ai parlé avec ma sœur, si vous voulez, elle peut vous recevoir cette après-midi, je ne peux pas vous accompagner, j’attends un client, voilà l’adresse, prenez un taxi, C’est à Kouba à 8 km d’ici. Tenez-moi au courant, à bientôt.
15 minutes plus tard, nous sommes rendus, le taxi nous dépose devant une belle propriété entourée d’une végétation luxuriante.
– Vas-y seule, c’est préférable, je fais un tour dans le coin en attendant.
La vue d’ici est splendide, on peut voir la baie d’Alger et la plaine de la Mitidja. Dans les environs des vignobles à perte de vue. Dommage que je n’aie plus mon appareil de photo.
Le temps passe, toujours pas de Marie, mais que fait-elle ?
Finalement la voilà, à son sourire je vois que les nouvelles sont bonnes.
– Ça y est je suis engagée pour garder leurs deux enfants. Je serai payée 50.000 AF. Nourrie et logée, congé le week-end. La chambre est jolie, et Mme Agnès Bertrand-Duval a l’air sympa. Son mari est colonel dans l’aviation. Je peux commencer demain si je veux.
On n’a pas le choix, pour le moment, je n’ai pas encore de travail. Je ne connais rien au salaire du pays, il faudra que je me renseigne. Seul je me débrouillerai mieux.
– D’accord, commence toujours, il y a bien une période d’essai, je suppose.
C’est ainsi que le lendemain, Marie prit le tram pour Kouba. Je me retrouve seul pour la première fois depuis plus de 2 mois. Je suis assez désemparé, que faire de tout ce temps. Pour la première semaine, nous avons convenu de nous retrouver chaque soir vers 19 h. Nous passons la nuit ensemble et le matin elle repart avec le premier tram.
Malgré le désœuvrement, la semaine passe vite. Le samedi 15 janvier à 10 heures, je suis rue d’Isly à l’adresse indiquée. Je sonne à une porte de bureau, sur laquelle est marqué «Cie Cousin.Société des Domaines Raoumah. Affreville».
J’entre, un homme d’une quarantaine d’années, bronzé, genre sport chic, est assis derrière un bureau d’acajou, il se lève et me tend une main molle. Tiens je m’attendais plutôt à une poignée de main plus virile.
– Bonjour, je suis M. Le Wenk, je crois que Mr Duval vous a…
– Oui, oui, je suis au courant, alors il parait que vous cherchez du travail.
Je lui sors mon C.V. et mes diplômes, il les examine furtivement, ah vous êtes agronome ! Moi aussi, nous n’avons pas besoin d’être deux.
Merde, je pense, c’est foutu. mais je veux ce boulot – allez fais ta pute —
– Je suis prêt à accepter un autre travail moins qualifié, je suis libre immédiatement, etc.
L’homme parait réfléchir, feuillette quelques papiers sur le bureau, parait découvrir une note…
– Il y aurait bien un poste de caviste, vous vous y connaissez en œnologie.
– Oui… oui, je n’ai pas d’expérience comme dégustateur, mais pour les analyses et les mélanges je sais faire.
– Bon, alors vous êtes engagé.
– Euh… pour le salaire ?
– Vous verrez ça, sur place avec le comptable.
– Rendez-vous lundi matin à notre dépôt au port sur le quai marchand, là il y aura un camion qui charge du matériel pour le domaine, vous monterez avec le chauffeur. Je dois me rendre en France, je ne serai pas là, la semaine prochaine, pour votre installation vous verrez avec le comptable M. Hubert et le chef d’exploitation.
Je suis un peu abasourdi, les événements se précipitent, nous avons trouvé du travail tous les deux, mais à 200 km l’un de l’autre.
Je suis perplexe, d’autant que l’entrevue avec le directeur de cette société me laisse un sentiment étrange, quelque chose ne colle pas, mais quoi ?
Je ne suis pas encore assez aguerri, pour suivre mes intuitions. Je ne vais pas tarder à m’en mordre les doigts.
Nous en discutons tous le week-end avec Marie. Son travail lui plaît, à part surveiller les enfants, il n’y a pas grand-chose à faire, elle mange à table avec la famille, la nourriture est excellente. Du personnel de maison tous d’origine arabe s’occupe de l’intendance, ils font même sa chambre.
Quant à moi, pour l’instant, c’est l’inconnu total.
Le seul problème, c’est qu’il va falloir se séparer pour de longues semaines. Quand et comment pourra-t-on se voir, nul ne sait. Ce qui est sûr, c’est que dans notre situation, nous ne pouvons pas refuser ces occasions de travailler.
Ce dernier dimanche le temps est gris, il pleut. Nous ne sommes pas d’une humeur bien folichonne. Chacun s’occupe de ranger ses affaires, le soir nous sortons et allons au cinéma pour se changer les idées.
Le lundi matin au réveil nous faisons l’amour presque avec désespoir, nous avons le sentiment que quelque chose se termine. C’est véritablement la fin de notre lune de miel… et pas que de la nôtre !!
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Prochain article : Chap. 3 - Dans les vignes du “seigneur“.
G.L.W
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